mardi 5 avril 2011

Singapour - Part 1

Aaaaaaaaargh je me liquefie! Mais comment font ces asiatiques pour garder la peau matte alors que toi tu transpires par tous les pores tel Johnny au Parc des Princes malgre tes 3 couches de poudre matifiante!
Vous l'aurez compris a Singapour il fait tres chaud, et tres humide. Certes tout est en general climatise mais des fois il te faut aussi marcher et c'est la que tu perds 50% de l'eau qui te constitue...
Meme mon appareil photo transpire de la lentille :( Je n'ai pas une seule photo valable car entre la luminosite et l'humidite, elles sont toutes recouvertes d'un voile blanc moche.
Mais bon, vous devez vous demander deja ce que je fais a Singapour. En fait j'ai decide de retourner en Europe, d'ou la petite escale a Singapour au passage (mon depart de NZ fera l'objet d'un autre article). J'ai atterris avant-hier soir dans un aeroport plutot classe, et c'est le moins qu'on puisse dire quand on a deja vu LAX...
La course en taxi ne coute que 18S$ pour se rendre en ville, en super taxi climatise (il faut bien ca ici). Je loge sur Bencoolen Street, et c'est plutot bien situe, bien central. Mais globalement je n'ai pas l'impression que la situation de votre hotel compte vraiment a Singapour, c'est vraiment compact et le reseau de train, le MTR est absolument excellent! Apres les trains de Sydney, le MTR c'est vraiment autre chose. Aucune odeur de pipi, le MTR est tellement propre qu'on se demande comment c'est possible. Impossible de se perdre non plus, tout est indique des milliards de fois, alors que dieu sait que dans celui de Sydney je me suis perdue.. Enfin vraiment je pense que le MTR c'est une experience en soi pour tous les parisiens, londoniens, sydeneysiders et autres. Je vous conseille aussi d'acheter la carte Ez-link pour 12S$ seulement qui vous donnera 7S$ de credit a utiliser n'importe quand pour les bus & trains.
Apres une nuit de recuperation (pas si terrible les vols Singapore Airlines... Air New-Zealand qu'il faut voler je vous dis..) je commence donc ma journee par une promenade dans le quartier colonial. Le Singapore Art Museum (SAM) ainsi que d'autres musees accueillent en ce moment une biennale d'art contemporain. L'art contemporain c'est un peu quitte ou double.. Soit tu es "blown away" soit c'est tout pourri et te voila tout sceptique devant une installation que des gens intelligents reussissent a justifier en 100 lignes alors que toi, non vraiment tu comprends pas...
Et la ben.... non je comprends pas... Salle toute rose, mannequins tortures, et dans le coin un jukebox qui braille "my way" en chinois. Non vraiment je ne comprends pas.. J'espere juste que le reste du musee sera meilleur, au moins la collection permanente! Le reste du musee est en effet meilleur, au moins les installations reussissent a eveiller en moi des sentiments autres que du sceptisisme. En fait cette installation d'un artiste indonesien represente l'armee javanaise en parade, et je vous jure que ca glace le sang. Car il y a le son aussi, tout est automatise. Je sais vraiment pas comment l'employee du musee fait pour supporter ca toute la journee!
Plus loin, l'exposition permanente. Elle aussi effrayante... Personne ne m'avait dit que j'allais voir des photos de vrais cadavres ou encore une installation de pendus en aggloméré! Super glauque, mais il s'est passe tellement de choses en Asie du Sud Est que de nombreux artistes ressentent le besoin de les denoncer, le faire partager. Mais bon, c'est quand meme super hard core...
Bon il me faut du shopping pour evacuer toutes ces images :) Apres un petit crochet sur SAM on Q8 (une autre partie du musee un peu plus loin qui accueille aussi la biennale), je me dirige donc vers la super connue Orchard Road "quoi tu vas a Singapour?? tu dois aller a Orchard Road!!". Orchard Road ou LE temple du shopping a Singapore. Shopping mall apres shopping mall, et il y en a pour tous les budgets (enfin il y en a quand meme beaucoup pour les gros budgets.. Chanel, Gucci, Miu-miu, Prada, Louis Vuitton, tout y passe). Des batiments immenses, dont le super fameux ION Orchard (apparemment l'un des batiments les plus photographie de Singapour), des shoppeuses frenetiques, et des marchants ambulants tous les 50metres.
Ca c'est un truc qui m'a fait halluciner a Singapour, l'abondance de nourriture. Ils sont tous tout maigre mais pourtant il y a des millions de stands de nourriture, tout partout. Et dans chaque shopping mall, des food courts, super pratiques, varies, tentants et souvent tres bons!
Je tente un mall... Rapidement tu n'en peux plus. Trop de lumiere, de couleur, d'info qui t'arrivent aux yeux et aux oreilles... Mais bon j'achete quand meme une petite robe en soie ravissante.... en me donnant comme excuse le mariage d'une amie en juin pour lequel je n'avais jusqu'a present rien a me mettre :)

Sydney - Part 2

A venir

Sydney - Part 1

A venir

lundi 21 février 2011

Seattle!

Ca fait des semaines que je n'ai pas pris le temps d'ecrire :( Surement parce qu'on a fait tellement de choses ces vacances de noel que je ne savais meme plus par ou commencer pour rattraper tout mon retard! Je promets d'ecrire sur les vacances, mais en attendant, petit tour a Seattle ou j'ai ete envoyee par mon travail :) Seattle franchement, je n'en connaissais pas grand chose, si ce n'est Boeing (la raison d'ailleurs pour laquelle je suis la), "Nuits blanches a Seattle" ou encore Grey's Anatomy.. Et puis le temps pourri aussi. Et puis l'emblematique Space Needle. Mais c'est a peu pres tout... Je dois avouer que je suis assez curieuse, car c'est ma toute premiere fois aux Etats-Unis :) J'arrive normalement a Los Angeles d'abord, avant de reprendre un vol domestique pour Seattle. J'en profite pour faire de la pub au passage pour mon employeur (Air New Zealand), car j'ai eu la chance de faire Auckland-Los Angeles dans leur tout nouvel avion (777-300) et c'etait vraiment sympa! Les 12h de vol sont passees tout seul :) Arrivee a Los Angeles petite apprehension. Inexplicable. Mais une partie de moi a peur: De se perdre dans l'aeroport que j'imagine a la taille de la ville, et de se faire engueuler car d'une facon ou d'une autre je n'aurai pas respecte les regles a la lettre... Genre "Dans la ligne! Suivez nous au poste!" Et j'ai eu la confirmation que cette petite phrase n'etait pas un mythe. L'aeroport deploie un nombre de personnes qui ont le droit de t'engueuler assez important. Et moi qui m'imaginais en plus un aeroport a la hauteur du nombre de stars qui y passent... Ciel.. Surement l'aeroport le plus miserable du monde! Il est moche, il pue, il est mal indique, et la navette entre les terminaux c'est juste une blague. Dur d'y imaginer Victoria Beckham.. Le comptoir de United c'est pas mieux... Bref, premiere impression horrible "Je suis ou?? C'est quoi ce b*rdel?? Pourquoi il n'y a pas un train la et que je suis dans ce bus minable??" Quelques heures plus tard, j'atterris a Seattle, et la c'est nettement mieux. Mon collegue est venu me chercher pour me ramener a l'hotel, tout au Nord de Seattle, vers l'usine Boeing, alors que l'aeroport est tout au Sud. Et la gros choc... Des autoroutes gigantesques, 4 voies au minimum de chaque cote, dont une voie "High Occupancy Vehicle" (C'est a dire pour ceux qui sont au moins 2 dans la voiture), que l'on est les seuls a emprunter, alors que le reste du trafic s'entasse sur les autres voies. En meme temps ils n'ont pas le choix, ils sont tous tout seul dans leur enorme pick-up... Rapidement j'ai cette impression que les Etats-Unis sont surement a eux seuls responsable de 90% de la pollution mondiale.. Tout est demesure, tout se jette, rien ne se trie, tout est sur-consomme. et dire que Seattle est supposee etre la ville la plus "verte" des Etats-Unis, je ne veux meme pas savoir ce qu'est le reste.. On habite a Lynnwood en raison de sa proximite avec l'usine Boeing, et cette ville c'est un peu comme un shopping mall geant. Tu peux tout y trouver, tout y acheter, mais n'espere pas t'y deplacer a pied.. Bonjour tristesse... Mais heureusement c'etait sans compter sur la gentillesse de mes nouveaux collegues de chez Boeing qui se font une mission de me montrer les bons coins. On commence par un petit resto a mi-chemin entre Lynnwood et Seattle, ou j'apprends que les produits de la mer c'est la grande specialite de Seattle! A mon plus grand plaisir... Homard, crevettes, crabe, poissons varies, c'est la fete! Il y en a partout! Et chez Dukes, je goute la grande specialite du coin, la "Clams Chowder". Une sorte de soupe super cremeuse et savoureuse aux palourdes. Trop trop bon! Ha, finalement je commence a aimer Seattle... Et puis le week-end arrive! Donc on peut enfin visiter vraiment la ville! Premier stop a Fremont. La quartier un peu alternatif-boheme de Seattle, ou l'on trouve des superbes cafes, mais aussi le fameux et monumental Fremont Troll sculpte en dessous du pont de l'autoroute. Trop cool. Et en bons petits ingenieurs que nous sommes, on s'attarde un peu autour du pont. Construction vraiment impressionnante.. Fremont est vraiment un quartier agreable, un peu comme un village. Et il est construit au bord de l'eau, ou sur l'eau. A l'image de ces petites maisons flottantes rigolotes. Surement la crise du logement, les gens qui ne trouvent pas de terrain construisent sur l'eau... On repart alors pour aller voir le Seattle Center, construit pour l'exposition universelle de 1962. C'est un grand parc qui regroupe differentes curiosites architecturales comme la fameuse Space Needle (qui ressemble grandement a la Sky Tower d'Auckland).. ..ou encore l'EMP designe par Frank Gehry. On est cense y voir une guitare explosee, mais c'est pas evident, evident.. La Space Needle recoit en moyenne 20000 visiteurs par jour, autant vous dire qu'elle a du etre remboursee un bon millier de fois.. De ce parc part aussi le monorail que l'on voit sur toutes les photos de Seattle, mais il commence a se faire tard et on decide que l'on visitera la ville le lendemain. En retournant a la voiture, on tombe sur un carreau par terre qui nous fait sourire.. On retourne alors chez nous par la cote, en passant par des banlieues résidentielles a la desperate housewives. Maisons parfaites, pelouses parfaites, c'est assez amusant de voir que ca existe aussi en vrai... De ce quartier on peut aussi apercevoir Seattle By Night... Trop beau... Le lendemain, retour a Seattle cette fois pour le Pike Market! Le royaume des bons produits frais! Fruits, legumes, fromages, et surtout poissons! Des tonnes de poissons, ou encore de fruits de la mer frais, tout frais d'Alaska! Il n'y a pas a dire, ca fait plaisir... Car mine de rien j'ai pu me rendre compte plusieurs fois de l'importance accordee a la nourriture en France qui fait de nous, francais, des clients peut-etre plus difficile a seduire que d'autres... La nourriture insipide qu'ils vendent en quantites demesurees dans les zones commerciales non merci... Les alentours du Pike Market sont aussi super chouettes. Petites ruelles, petites boutiques. Ce n'est que plus loin que l'on arrive vraiment dans le CBD, les gigantesques buildings tels que l'on se les imagine. Je ne peux pas dire que je sois tombee amoureuse du CBD par contre, meme si on peut trouver dans leurs gigantesques shopping mall a peu pres tout ce que l'on veut. C'est plutot denue de charme. Mais globalement ma visite a Seattle m'a ravie, les banlieues sont vraiment jolies (Surtout Fremont) et je ne parle meme pas des montagnes/volcans enneiges qui encerclent la ville, si proches qu'ils sont incroyablement impressionnants. Et puis les restos je vous dis pas.. Les bons steaks et les homards ca y est alle.. Surtout quand c'est le boulot qui paie!! :)

samedi 1 janvier 2011

Bonne annee 2011!!

Je sais honte a moi de ne pas avoir ecrit avant mais l'acces internet etait limite! Donc excellente annee 2011 a vous tous lecteurs!! Plein de merveilleuses choses pour vous, et que tout ceux qui m'ecrivent qu'ils revent de venir aussi en Nouvelle-Zelande voient leur voeux exauces!
A tout bientot sur le blog avec des tas de nouveaux articles! ;)

jeudi 9 décembre 2010

Milford Track - Jour 3

Aujourd'hui c'est la journee la plus dure du track. "Seulement" 14km mais on doit finir de grimper a Mackinnon Pass pour redescendre de l'autre cote. En une seule fois. Soit environ 1km de dénivelé a descendre d'un coup.
Les marcheuses experimentees que nous sommes ne realisent pas trop ce qu'1km de denivele en descente peut representer. Pour nous, on n'entend que le mot descente.
Apres la Mintaro Hut, la montee commence assez rapidement. On ne peut pas dire que ce soit super raide, en fait ca zig-zag pas mal. Mais avec les sacs sur le dos, on sent bien qu'on grimpe. Au bout d'environ 1h, la vegetation change. On quitte la foret et les fleurs alpines apparaissent. Psychologiquement ca devient beaucoup plus simple car le changement de vegetation nous donne l'impression d'etre tres haut.
Perso, je trouve que cette montee ressemble grandement aux paysages du Routeburn avant d'arriver au lac MacKenzie. Meme vegetation, et la montagne forme un cirque tres similaire.
Encore quelques efforts, et on arrive au Mackinnon memorial. Pour la petite histoire, Mackinnon fut l'un des premiers guides du Milford Track. En fait, cette "route" etait autrefois employee par les maoris dans le commerce du jade. Mais a l'epoque ca n'avait rien a voir avec le track actuel. Sutherland fut l'un des explorateurs charge de creer un chemin jusqu'aux Sutherland Falls, cote Arthur River, et Mackinnon, de son prenom Quintin fut charge de faire la meme chose cote Clinton River. C'est Mackinnon qui ira rejoindre le premier Sutherland, en passant par le col. Au passage le col est donc devenu le Mackinnon Pass. Et comme tout ceci s'est passe fin du XIXeme siecle, Mackinnon est mort, et a present droit a son memorial. Le Mackinnon Memorial. Donc pour ceux qui se demandent pourquoi tout s'appelle, Mackinnon, Quintin, Sutherland quelque chose, vous avez votre reponse.
Et nous voici donc, quasiment tout en haut au Mackinnon Memorial. Pas peu fieres. Vous noterez le short/Tshirt, et oui il fait super beau...Le Memorial c'est aussi visiblement le point de rendez-vous des marcheurs riches. C'est assez amusant, car tous les randonneurs "independants", c'est dire notre groupe, fait bande a part un peu plus loin. En meme temps, le coin choisi par les marcheurs pauvres, euh pardon "independants" est vraiment sympa! On voit toute la vallee!
En gros de la haut, on a le droit a un panorama spectaculaire a 360 degres! Et Jen, notre ranger de la Dumpling Hut, nous dira plus tard qu'on a vraiment eu une chance incroyable car tres peu de randonneurs parviennent a voir des 2 cotes (Clinton River et Arthur River) le meme jour. En general, il y a toujours l'une des 2 vallees ou les 2 qui sont sous les nuages. Le temps sur le col peut aussi etre tres mauvais. Nous on a juste le droit au vent glacial. Notez les plumes decoiffees du Kea. Evidemment qui dit randonneur dit bouffe, et qui dit bouffe dit Kea.
Et en tous cas, ils ont l'air de bien s'eclater dans les thermiques et les effets de pente. Un kea, quand ca vole c'est nettement plus joli que quand c'est a l'arret. Plutot kaki ennuyeux au sol, le kea devient tout orange et bleu dans le ciel! Ses plumes sont en fait oranges en dessous de ses ailes.
Et apres une bonne longue pause, on commence la redescente de cote de la vallee de l'Arthur River. Cette descente fut surement le moment le plus penible du track.
Au debut toutes guillerettes de redescendre, on en vient rapidement a esperer une montee. Autant la montee est fatigante physiquement, autant la descente est violente physiquement. Pas d'essouflement, mais les genoux, chevilles, articulations prennent vraiment cher. Le sentier est tout sauf plat, et on se demande alors quel est l'i#$#%#e qui disait que le Milford Track se faisait en fauteuil roulant. Il est visiblement pas alle plus loin que la Clinton Hut...
Le Lonely Planet classe aussi ce track dans la categorie "facile". On en discutait plus tard au backpacker avec Rosie et son mari Alistair qui fut ranger pendant 24ans. Le Milford Track n'est pas "facile". Ce n'est pas super difficile compare a d'autres mais ca demande toujours une bonne condition physique. 53km ce n'est pas rien. Alistair me disait que de nombreuses personnes vraiment pas tres sportives se retrouvent en marches guidees en pensant que ce sera facile comme on te porte ton sac. Et elles souffrent le martyr. Les marches guidees sont en fait encore pire sur cette journee car eux c'est toute la montee et toute la descente qu'ils se tapent le meme jour. Meme sans sac, ca demande toujours une bonne condition physique...
Et pour revenir a notre condition physique, on commence carrement a avoir mal. Et vraiment ras le bol de descendre. Ca fait mal. A un moment, vers des chutes d'eau, la descente est tellement abrupte qu'ils ont installe des escaliers.
On decide alors de s'arreter manger dans un coin sans sandfly et reposer nos chevilles. On laisse alors passer pas mal de personnes du groupe devant nous, dont un guide qui semble descendre carrement en courant... On est alors rattrapees aussi par les petits francais, et on decide de continuer a marcher avec eux. On a a peu pres le meme rythme. Et on en a tous mais tous, ras le bol de la descente dans les rochers. Heureusement a un moment on finit par arriver en bas de la colline. Au Quintin Lodge.
Caine nous a dit la veille que la boucle pour les Sutherland Falls etait absolument o-bli-ga-toire. Que meme si on etait en train de mourir il fallait y aller. Je ne sais pas si c'etait tres responsable de sa part mais on a decide de suivre son conseil. On peut en fait laisser les sacs au Quintin Lodge comme c'est une boucle d'1h30. 1h30 de marche en plus. Et en plus de ca, ca grimpe. Et vraiment bien raide. Mais on finit quand meme par voir la cascade, et en effet, ca vaut le coup... A mort.... D'en dessous c'est juste un spectacle grandiose... La cascade chute d'environ 600metres! Et comme Caine en avait parle la veille, quelques temeraires s'amusent a passer derriere. Pour ma part, a 10metres de la cascade mes levres etaient deja bleues, j'ai donc abandonne l'idee. Sans trop de regrets.. Le spectacle est tout aussi beau d'ici... Le soir, j'ai interviewe les aventuriers, et non, il y avait ni trésor ni passage secret derriere la cascade! Juste bien froid, et failli deraper sur la mousse a moult reprises, tout en manquant de se faire transpercer par le karcher qui tombe de plus haut.
Apres le Quintin Lodge, la Dumpling Hut n'est plus tres loin. Seulement 1h de marche (qui paraissent etre un eternite) sur du plutot plat.
On en revient pas que ce soit deja la derniere nuit. Un peu deg en fait. Car meme si en dortoir on ne peut pas dormir, et que les plats deshydrates il y en a marre on s'attache aux gens. Et on a l'impression de vivre dans une bulle, au ralenti. C'est juste un sentiment formidable. On se sent privilegies. Malgre les courbatures, malgre les ampoules...

mercredi 8 décembre 2010

Milford Track - Jour 2

Les nuits sont rudes en huttes... En general les dortoirs sont plutot grands, et il y en aura toujours au moins un pour ronfler a reveiller les morts... Autant la proximite est appreciee le soir dans le refectoire, autant dans les dortoirs c'est plus delicat...
En plus, la majorite des randonneurs se leve extremement tot. Meme si la journee typique ne compte que 6h de marche et que le soleil se couche tres tard en decembre. Franchement je ne comprends pas trop l'interet de partir a 5h du mat, surtout quand les nuages ne se levent pas avant 11h. Avec France on est dans les dernieres a partir, et le soleil n'est toujours pas au rendez-vous... Mais en meme temps, la lumiere est vraiment sympa, la Clinton River parait vert/orange aujourd'hui...
Aujourd'hui c'est la chasse aux canards. Non pas que le canard en soi soit un animal extremement exotique au meme titre que le kiwi, mais apres 1h de speech sur les canards on se sent un peu obligees d'en voir...
Les canards sont senses apparaitre vers le miles 8 ou 9, ou l'on se retrouve a nouveau pres de la riviere. Au bout de quelques miles, on apercoit alors une famille de canards, toutes excitees, on s'empare alors de nos appareils et mitraillons ces canards si rares! Avant de se rendre compte qu'a Hagley Park a cote de chez moi, il y a les memes... Mais bon c'est toujours chou.
On poursuit notre route, le debut du jour 2 ressemble grandement au jour 1. Meme rivieres, meme montagnes.
On croise des pecheurs (plein de poisson dans la Clinton River), des rangers, puis un attroupement un peu plus loin.... Des canards bleus!! Je sais pas si vous pouvez les voir sur la photo dessous.
Sinon voici un specimen en zoom.
Et oui, comme son nom ne l'indique pas, le canard bleu est plutot gris fonce. Franchement pas de quoi casser 3 pattes a un canard (haha) mais l'enthousiasme debordant de tous les touristes (dont nous) pour ce canard somme toute assez quelconque m'amuse beaucoup.
Apres quelques kilometres, on quitte la riviere pour passer a decouvert dans la vallee. Le paysage change et c'est carrement impressionnant. Vraiment beau...
Il n'a pas plu depuis quelques jours, du coup les cascades sont plus menues, mais les montagnes en imposent toujours.
Il commence a faire carrement chaud dans la vallee, les sandflies ne nous ont toujours pas quittees, et du coup on se retrouve a devoir s'etaler des couches de cremes solaires melangees a de l'anti moustique, le tout sur des bras transpirants. Une sorte de mixture a la texture pas tres agreable et qui me donne l'impression de ne finalement pas etre protegee contre quoique ce soit..
Un peu plus loin, on croise une pancarte improvisee, indiquant un point de baignade. On hesite, mais finalement on ne s'arrete pas. Ca fait un moment deja qu'on marche, et on commence a sentir nos pieds, et nos sacs. On a juste envie d'arriver.
Le sac, c'est surement le plus dur. S'habituer a etre 10kg plus lourd que normal. Le sac frotte sur mes clavicules saillantes et mes hanches. A la fin de la journee j'ai un hématome. Le lendemain on le reglera mieux, mais ca n'enleve rien au fait que les jambes sont soumises a bien plus de forces que ce dont a quoi elles sont habituees. A chaque pas, c'est un choc de plus sur les jambes et les pieds. Le pire c'est la descente. Et de loin... On en reparlera pour le jour 3...
Jusqu'a present le track a quand meme ete assez sympa avec nous. Mais quand on voit l'helico qui ravitaille les hotels de luxes, on se prend quand meme a rever...
Rever d'etre heliportees jusqu'a la Mintaro Hut, qui ne devrait plus etre si loin maintenant. Environs 2h de marche. Mais en montee. En fait il faut que l'on repasse dans la foret.
Et sur la photo du dessous, vous voyez le col? C'est Mackinnon Pass, le col que l'on passera le lendemain. La camera le fait paraitre tout petit, mais ca represente quand meme quelques heures de grimpette... 1h30 pour le jour 2, 2h pour le jour 3. Le col culmine a plus de 1100metres.
On sait que normalement aujourd'hui on est censees arriver a la borne 13 miles. Du coup, on compte les bornes. Je vous promets qu'un miles ca passe pas vite du tout... A la borne 11, nous nous enthousiasmons, et attendons avec impatience la prochaine. La borne 12. Qui n'arrivera jamais.
Psychologiquement c'est rude... On grimpe maintenant depuis un moment et on a besoin d'un encouragement...
On arrive finalement directement a la borne 13, sans passer par la 12, apres ce qui nous a semble etre une eternite. O joie, O bonheur absolu, O soulagement! On a trop mal aux pieds et aux clavicules. Avec France on sautille alors gaiement et nous nous felicitons mutuellement d'un "high-five". Mais en fait la hutte elle est pas la... Elle est apparemment 1/2 miles plus loin... Bon ca devrait plus etre si long... Nous nous trompions. Les 800 derniers metres en montee furent surement parmis les pires du track. Non pas que physiquement ce soit vraiment dur, mais psychologiquement apres 6h de marche tu aspires juste a enlever ton sac et tes chaussures. A la borne 13, ton cerveau a deja decroche. Du coup les 800 derniers metres paraissent plus longs que jamais. Ce qui est amusant c'est que ca a fait cet effet a tous les randonneurs. Exception faite de quelques warriors...
Et finalement on arrive a la Mintaro Hut... Enfin!!! La Mintaro Hut fut ma preferee des 3. Le dortoir etait assez sympa, et la configuration generale de la hutte etait top.
Et je vous dis pas quel plaisir c'est de pouvoir enlever ses chaussures et s'assoir.
Je deballe mes affaires dans le dortoir, quand un homme torse nu au physique plutot agreable qui se presentera plus tard comme etant Tom, me propose de grimper jusqu'au Mackinnon Pass avec eux pour voir "a quoi ca ressemble au cas ou il ferait mauvais le lendemain". Euh, non, pas la non, tu as de tres beaux abdos, et des pectoraux fort sympathiques mais on se verra a la hutte plus tard quand tu reviendras ok?
Il promet alors de me ramener des photos, pendant que moi, je descends au refectoire, ne rien faire avec les autres petits francais. Le plaisir de ne rien faire...
On part quand meme faire le side trip de 5 minutes aux Mintaro Lakes. Les paysages sont saisissants. Franchement, la montagne tombe vraiment abruptement, et etre a son pied te fait vraiment de sentir archi petit. Cette gigantesque masse de roche est vraiment mais vraiment impressionnante. Grandiose.
Certaines personnes trempent les pieds dans le lac, mais les sandflies ne sont jamais bien loin. Bref, retour a la hutte.
Ce soir le speech est aussi vers 19h30. Notre ranger c'est Caine. Caine ne montre visiblement pas le meme enthousiasme que Ross vis a vis des canards, mais nous met en garde contre les Keas. Ces perroquets chapardeurs des hauteurs.
Les Keas, c'est vraiment top. C'est super malin, ca apprend vachement vite, et ca a-do-re l'attention des touristes! Caine nous recommande de rentrer toutes les chaussures pour la nuit, si on ne veut pas les retrouver dans les arbres le lendemain. Qu'ils sont facétieux ces keas...
Et comme pour illustrer son speech, 2 keas arrivent sur la terrasse et commencent a jouer avec tout ce qu'ils trouvent, au plus grand bonheur des randonneurs qui les mitraillent.
Un peu plus tard dans la soiree, les keas se montrent de plus en plus familiers. Autant ils maintenaient une distance raisonnable avant, autant maintenant ils sont carrement en train de se dechainer sur le grip des chaussures de Tom alors qu'il les porte! Il s'en amuse beaucoup, mais je lui demande d'arreter de les encourager, car moi je n'ai que des Crocs, et forts de leurs succes avec les chaussures de Tom ils commencent dangereusement a se rapprocher des miennes!
Pour les photos de keas, je vous les poste demain :)

lundi 6 décembre 2010

Milford Track - Jour 1

(France & moi sur un gros rocher :)
Le premier jour du track est tres court, et pas bien mechant. Seulement 3 miles (car a partir de maintenant on compte en miles, un miles c'est 1.6km) soit a peu pres 1h de marche si on ne compte pas les multiples pauses photo.
On descend du bateau a Glade Wharf et on doit passer dans le bain de pied rituel pour desinfecter nos chaussures d'une algue vraiment degoutante (la didymo je crois) qui est entre autres repandue par les chaussures souillees des randonneurs.
Pour l'instant les tant redoutees sandflies ne sont pas au rendez-vous, mais notre répit est de courte duree. Les sandflies ne vont pas nous lacher du track...
Le sentier est tres large (assez pour laisser passer un mini tracteur) tres bien marque et tres bien entretenu. Impossible de se perdre ou de se fouler la cheville. Jusque la, la personne qui a dit a France qu'on "pouvait faire le Milford Track en chaise roulante" a raison. En meme temps ce sentier rejoint/ravitaille directement la premiere etape de ceux qui font le sentier en marche guidee. Rappelez vous sur le Routeburn, notre etonnement a Celine et moi de voir qu'il existait sur les Great walks des vrais petits hotels de luxe. Et bien il existe les memes sur le Milford Track, sauf que cette fois ci les logements pour les riches, et pour les pouilleux comme nous (plus poliment appeles "independent trampers/walkers") sont separes de bien 1h de marche a chaque etape. Personnellement, je comprends tout a fait que l'on opte pour la solution marche guidee si on en a les moyens (les paysages sont toujours les memes, mais c'est plus simple car on ne porte pas de sac de 10kg et plus confortable la nuit), mais je pense que l'on rate quelque chose a la vraie experience de randonnee et la convivialite qui regne dans les refuges le soir.
Justement il semblerait que ce soit pour cette raison que le premier jour de marche ne soit que d'une heure. C'est pour donner aux marcheurs l'opportunite de passer une nuit de plus sur le Milford Track afin de se connaitre. En effet le Milford Track est l'une des seules Great Walks, si ce n'est la seule a "forcer" ses randonneurs a passer 3 nuits sur le track dans des huttes pre-definies. On doit dormir a la Clinton Hut, Mintaro Hut puis Dumpling Hut. Dans cet ordre. Et impossible d'en sauter une. Bref, toutes les nuits tu retrouves les memes 40 marcheurs a la hutte. Contrairement au Routeburn ou tu fais un peu ce que tu veux, et tu marches dans le sens que tu veux. Certains diront que le Milford est trop contraignant et va contre l'esprit de liberte de la rando mais j'ai personnellement trouve ca vraiment chouette humainement parlant de retrouver les memes personnes a la hutte les 3 soirs.
Pour parvenir a la Clinton Hut il nous faut longer la Clinton River (ils ne se sont pas trop foule pour trouver un nom a la hutte..) et on a des vues carrement sympa.. L'eau est translucide, le ciel bleu et les montagnes vraiment impressionnantes. Ca s'annonce bien. Jusqu'au moment ou l'on s'arrete au premier pont prendre notre repas du midi (notre bagel du Sandfly Cafe)..
Attaque de sandflies... Mais vraiment attaque... Ruee sur l'anti sandfly pour s'en etaler tout partout. Le cadre est idyllique mais c'est juste impossible de s'assoir. Des que tu es immobile les sandflies t'attaquent. Bref il faut constamment bouger.
On profite de notre pause aussi pour aller aux toilettes fournies par le DOC (un toilette a peu pres tous les 3 miles pour ne pas que les marcheurs pourrissent le chemin de rando) mais rapidement on decidera de se retenir. Les toilettes (=une fosse avec une sorte de siege dessus) attirent une foule d'insectes degoutants et les piqures d'insectes sur les fesses non merci. On attendra jusqu'a la hutte ou il y a de propres toilettes a chasse d'eau...
On poursuit alors (sans trainer) notre marche le long de la vraiment chouette Clinton River.
Ayant le temps, on en profite pour faire tous les petits detours indiques. Comme celui dans les "Wetlands". Ou en fait tu marches sur un passerelle au dessus de sortes de mousses/marecages. C'est bizarre car en fait cette vallee parait assez aride. Mais la vue est plutot pas mal, 360degres sur les montagnes...
Malgre tous nos detours on arrive quand meme rapidement a la hutte ou les sandflies nous attendent deja. Il fait super chaud sur la terrasse et une nana un peu bizarre (ou maso) s'est mise en maillot de bain. Son torse est couvert de boutons.
A peine tu te baisses pour enlever tes chaussures que des centaines, que dis-je des milliers d'horribles sandflies se jettent sur toi. Du coup on attendra a l'interieur (il y a des moustiquaires aux fenetres).
On rencontre du coup les autres personnes de la hutte, dont un adorable petit couple de francais en vacances qui seront nos principaux compagnons de ces 3 jours, Audrey&Guillaume (ca fait du bien de parler francais des fois..).
La hutte, c'est sympa. Pas grand chose a faire, mais c'est bon esprit. Le moindre truc prend longtemps et sert donc d'occupation. Faire du the, cafe, a manger, la vaisselle, faire sa toilette. On vit au ralenti, et c'est fort agreable. Pas de tele, pas de reseau donc les gens doivent se parler. Comme dans le temps. Et c'est vraiment chouette.
Vers 19h30, le ranger (celui du DOC qui s'occupe de la hutte) vient nous briefer pour le lendemain. Ross. Ross a la soixantaine bien bien tassee et visiblement vit depuis tres longtemps seul dans la montagne (a en juger par son accent). Ross mesure bien 2m, 1 metre de largeur d'epaule, et des jambes interminables toutes maigrichonnes. Je pense qu'en un pas, le ranger a deja parcouru un bon quart de miles... Ross est apparemment une "legende".
Ross nous annonce la couleur directement en offrant a Audrey une belette morte. Empaillee heureusement. Les belettes ne sont pas tres populaires ici... Et il se lance alors sur un grand speech, tres long speech, trop long speech (pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais) sur la faune et la flore du track.
La principale attraction c'est le canard bleu qui est en voie de disparition. C'est comme un canard mais bleu. Enfin plutot grisatre.. Apres 1h de speech, on sait a peu pres tout sur le canard bleu. Le DOC les surveille de pres et on va surement croiser sur le track certaines personnes qui sont en fait en train de faire une etude sur les canards bleus. Quand il nous explique alors la technique "d'etude" pour les canards bleus on se demande si les canards ne feraient pas en fait juste que se cacher quand ils voient le DOC arriver..."Merde, on se casse, v'la l'DOC!!"
Les canards sont attrapes dans la riviere, puis bagues avec une bague orange fluo. Patte droite pour les males, gauche pour les femelles. Ils sont ensuite mis en couple. Me demandez pas sur quels criteres. Et si les canards n'ont aucun sentiments l'un pour l'autre, c'est la meme chose. Pas etonnant que le taux de natalite ne soit pas bien haut... Les canards ont alors le droit a une autre bague, a l'autre patte. Avec un code couleur correspondant au couple auquel ils appartiennent. Le DOC les suit alors regulierement, les recensent etc.
Alors je ne sais pas si vous avez deja essaye de mettre des pantoufles a votre chat mais en general, le chat n'aime pas les pantoufles. Ben les canards, ils se retrouvent avec les jambes recouvertes de bagues de toutes les couleurs, ont beau les secouer, rien ne tombe. Ils doivent juste faire avec...